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Rencontre avec Catherine Dumouchel, Présidente de Cybele environnement.

Vous avez récemment reçu le prix Marie-Claire/La Compagnie des Femmes pour Cybele environnement lors du salon de la micro-entreprise, dites-nous en davantage sur votre entreprise Cybele environnement a pour objectif le recyclage des bouteilles plastiques en palettes (600 bouteilles par palette exactement) ayant les mêmes caractéristiques que le bois. Après trois ans de recherche les brevets ont enfin été déposés en 2000. Depuis un an, j’affine économiquement et techniquement le projet. Je suis aujourd’hui en période de recherche de financement. Quel a été votre parcours et comment en êtes vous venu au recyclage des bouteilles en plastique ? A l’origine, je suis pharmacienne. J’ai très tôt entendu parler du problème de l’élimination des déchêts des activités de soin. Je me suis donc très naturellement intéressée aux plastiques. J’ai eu l’intution que cela pouvait être une aventure pationnante. Du plastique des soins aux plastiques des déchêts ménagers il n’y avait ensuite qu’un pas que j’ai franchi en discutant avec des experts. De fil en aiguille, je me suis intéressée aux plastiques de bouteille qui constituent un défi d’environnement majeur. Le recyclage de bouteille existe déjà bien sûr mais dans des objets fins. Le véritable défi que nous avons relevé et la nouveauté résident dans le fait de recycler des plastiques dans un produit de plus de un centimètre d’épaisseur. Quel usage allez-vous faire du prix que vous avez reçu et quels sont vos projets ? Le prix va me permettre d’étendre la protection de l’un des brevets à l’ensemble de l’Europe. Concernant le développement de Cybele, tout reste à faire. Il faut à présent bâtir l’unité de production dans la région de Lens. Cette initiative va permettre de créer des emplois. J’ai d’ailleurs reçu un excellent accueil de la part du Conseil régional du Nord-pas-de-Calais, de la Chambre du commerce et du pôle de reconversion. Cela a beaucoup compté dans notre choix d’implantation. Le fait que vous soyez une femme a-t-il, d’après vous, constitué un frein dans le développement de votre projet ? Non, pas réellement. Mais je devais tout prouver. A chaque fois, surtout au début, je devais prouver que... Je travaille dans un domaine très technique, masculin et pragmatique, si on fait ces preuves sur ce terrain, c’est gagné. C’est très intéressant d’évoluer dans un univers à 97% masculin ; nous ne sommes que 3% de femmes dans le secteur de l’ingénieurie. Je rencontre davantage de difficultés dans l’univers des vendeurs de palettes. Les commerciaux me regardent parfois d’un œil bizarre. En deux mots, que pensez-vous de la loi sur la parité ? Je me suis moi-même engagée en faveur de ce type de mesure quand ce n’était pas encore du tout à la mode. Avec Anne Legall et tout un groupe de femmes entre 1990 et 1994, nous nous étions investies en ce sens. J’étais donc très satisfaite du vote de la loi, même si le Sénat demeure le temple du machisme. Enfin, qui est Cybele ? C’est une déesse asiatique de la terre qui a été adoptée par les Romains. C’est également la déesse de la fertilité.

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