Objectifs et missions Le Collectif féministe contre le viol (CFCV), constitué depuis 1985, est une association loi 1901 qui sert de relais entre les pouvoirs publics et les femmes victimes d’agressions sexuelles. Son principal objectif est de donner la parole à ces femmes agressées, le plus souvent désarmées, grâce à un numéro vert : SOS – Viols femmes informations. Les répondantes, dûment formées au sein même du Collectif, proposent avant tout une écoute et un soutien moral, mais elles diffusent aussi des informations concernant les recours en justice possibles : comment et auprès de qui porter plainte ? quel est le délai de prescription ? etc. Les femmes qui le souhaitent peuvent également participer à des groupes de parole, organisés une fois par semaine et visant le long terme : chaque groupe se poursuit en moyenne pendant un an ou deux. Autre atout du Collectif et de son numéro vert : il est au centre d’un réseau national d’associations locales et peut donc réorienter les femmes vers les structures les plus proches de chez elles, et donc les plus à même de les aider. Régulièrement, le Collectif alerte les pouvoirs publics par le biais de bulletins d’information, de lettres aux ministres et aux élus de France, de manifestations, de colloques et de conférences. Les luttes du Collectif Comme son nom l’indique, le Collectif a une démarche féministe. Pour l’association, en effet, le viol et les agressions sexuelles sont étroitement liés à la place et à l’image de la femme dans nos sociétés encore trop largement patriarcales. Les statistiques le confirment par ailleurs : les femmes, et en particulier les très jeunes femmes, sont les principales victimes d’agressions sexuelles. C’est pourquoi l’association lutte à la fois contre le viol et contre les inégalités hommes-femmes, encore responsables de très nombreuses violences et maltraitances. Profil des “appelants” Le CFCV publie régulièrement des statistiques concernant les appels sur le numéro vert. Celles-ci établissent que l’écrasante majorité des “appelants” est donc constituée de femmes, parfois très jeunes, qui téléphonent le plus souvent assez longtemps après les faits, jusqu’à quinze ou vingt ans parfois. Les appels sont anonymes, mais les femmes qui le souhaitent peuvent être suivies dans leurs démarches ou téléphoner aussi souvent qu’elles le désirent. Les questions posées sont diverses et variées : certaines femmes veulent connaître des points de droit précis, d’autres cherchent simplement une écoute, quelqu’un qui les croira. Si elles appellent si longtemps après les faits, c’est d’ailleurs bien souvent que pendant des années elles n’ont trouvé personne à qui parler ou personne pour simplement les croire. Pis : après un choc ou un événement important survenu dans leur vie, certaines femmes se souviennent tout à coup avoir été victimes d’un viol ou d’une agression ayant eu lieu des années plus tôt, et qu’elles l’avaient tout simplement occulté de leur mémoire. En parlant avec les répondantes de SOS – Viols femmes informations, elles comprennent petit à petit qu’elles n’ont pas rêvé, que leurs angoisses ou leurs problèmes ont une cause réelle. Enfin, en cas de violence conjugale par exemple, mais pas seulement, il est parfois compliqué pour une femme d’admettre qu’elle a été violée ou sexuellement agressée. Dans de tels cas, les répondantes représentent, là encore, une écoute attentive de professionnelles, aptes à éclaircir certains points de droit. Par Catherine Breuil-Gellier Pour aller plus loin Collectif féministe contre le viol 9, Villa d’Este 75013 Paris Tel : 01 53 79 04 41 n° vert : 08 00 05 95 95