Le vaginisme Le vaginisme est provoqué par une contraction réflexe et involontaire de certains muscles entourant le vagin – les muscles releveurs de l’anus et les adducteurs – qui empêchent toute pénétration ou la rendent douloureuse. Le vaginisme peut avoir toujours existé (on parle dans ce cas de vaginisme primaire) ou être le résultat d’un accident ou traumatisme récent (vaginisme secondaire). Parmi les causes physiques, on trouve par exemple des épisiotomies qui ont eu du mal à cicatriser. Plus souvent, ce dysfonctionnement a pour origine des agressions sexuelles subies dans l’enfance ou un viol. Il arrive fréquemment qu’une femme atteinte de vaginisme ait une représentation erronée ou inexistante de son vagin. Le traitement psychosomatique vise donc à le lui faire explorer. Si un viol est à l’origine du vaginisme, le traitement visera d’abord à réparer les lésions physiques, puis des techniques de psychothérapie essayeront de dissocier viol et rapport sexuel. La frigidité Le terme de frigidité est de plus en plus critiqué par les thérapeutes, car il sous-entend une absence totale de désir, de plaisir et de sensation, ce qui est très rare. De plus, la connotation purement féminine de cette expression est désormais largement remise en cause. Plutôt que de frigidité, on parlera plutôt d’anaphrodisie (absence de désir) ou d’anorgasmie (absence d’orgasme). Parmi les causes de la frigidité, on trouve certaines maladies et des dépendances graves, ainsi que des circonstances extérieures comme le stress ou le harcèlement moral. Une éducation restrictive peut aussi être à l’origine d’une aversion ou d’une indifférence pour tout ce qui a trait à la sexualité. Au vu du grand nombre de causes pouvant mener à ces absences, le médecin cherchera avant tout à établir un diagnostic et à traiter les causes avant la conséquence. S’il s’agit d’une origine psychologique, le traitement aura pour but de déculpabiliser la patiente et de favoriser les échanges sensuels dans le couple. L’anorgasmie L’anorgasmie désigne l’incapacité à atteindre l’orgasme. Ce phénomène est de plus en plus rare : en effet, en 1953, selon le rapport du Dr Kinsey, 40% des femmes mariées et 30% des femmes non mariées n’avaient jamais connu d’orgasme, alors qu’actuellement, selon la plupart des statistiques, le nombre de femmes déclarant n’avoir jamais connu d’orgasme ne dépasse pas les 10%. L’absence d’orgasme provient souvent d’un manque de ” savoir-faire” de la femme et/ou de son partenaire. Le déclin de certains tabous, comme celui de la masturbation, suite à la libération sexuelle et les relations plus complices entre hommes et femmes ont une influence très positive sur la jouissance féminine. Actuellement, des causes physiques (diabète, abus de drogues) ou psychologiques (abus sexuels, problèmes de couple) sont le plus souvent à l’origine de l’anorgasmie. Les traitements psychologiques sont les mêmes que pour l’anaphrodisie ; à cela s’ajoute un enseignement qui a pour but de favoriser et d’approfondir la découverte du plaisir féminin. En guise de conclusion, et comme l’affirment avec quelque humour des sexologues canadiens, notons “que la position favorite des Nord-Américains, soit celle du missionnaire, ne facilite pas l’orgasme chez la femme.” Par Susanne Brouchet