Place-publique.fr a fêté son cinquième anniversaire au mois de juin, quelle est l’ambition de l’association ? Notre objectif – qui a émergé à l’occasion d’une réflexion de fond sur le métier de journaliste – est de mettre les compétences de journalistes professionnels au service d’une certaine vision de la société. L’internet ne doit pas être uniquement marchand il doit être un espace de solidarité et d’expression citoyenne. Il y a 5 ans, nous avions par ailleurs le sentiment que les médias renvoyaient une image négative de la société française. Nous voulions mettre en avant les très nombreuses initiatives positives qui existaient. Or, l’outil internet est particulièrement bien adapté à la mise en réseau d’actions citoyennes, c’est l’objectif que nous nous sommes fixé et auquel, 5 ans plus tard, nous tenons toujours. Comment vous situez-vous dans la mouvance de l’Internet citoyen ? Le mouvement de l’Internet citoyen s’est d’abord intéressé à la question de la démocratisation de l’accès à internet, question fondamentale mais qui ne doit pas occulter celle du contenu produit et échangé par le biais de l’internet. Offrir dans certains quartiers difficiles l’accès aux jeunes c’est bien, mais si c’est pour qu’ils passent leur temps à chater avec leurs copains … il y a peut-être d’autres choses à imaginer. Aujourd’hui, au lendemain des premières Rencontres européennes du multimédia, de l’internet citoyen et solidaire (Remics) qui se sont tenues au Haillan près de Bordeaux, du 8 au 10 novembre, on peut dire que la mise en réseau commence à vouloir dire quelque chose. L’objectif demeure d’être en contact avec le véritable public, c’est à dire les militants de terrain. Il n’est pas question de créer une inteligensia de l’économie solidaire. Tout reste à faire. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cet événement ? 250 Personnes – responsables d’associations dans la mouvance solidaire, promoteurs de logiciels libres, animateurs de points d’accès, élus… – se sont réunies pour partager leurs expériences sur l’utilité “citoyenne” des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Cet événement a été mis sur pied par l’association i3c (Internet citoyen, coopératif et créatif) qui a pour ambition de relier à l’échelle française tous ceux qui partagent une approche citoyenne du Réseau. Il est encourageant de constater que des ponts se créent entre les différentes cultures de l’Internet (militants, chercheurs, techniciens…) mais dont le point commun est d’agir en faveur d’une société de l’information qui ne soit pas uniquement guidée par les intérêts financiers. Une question s’impose : de quoi vit Place-publique ? En dehors de nos activités proprement journalistiques nous sommes préstataires de service. Nous vendons des contenus éditoriaux, nous crééons des sites internet. Nous avons notamment réalisé le site de l’Union féminine civique et sociale (UFCS). Nous réalisons également des études thématiques. L’ensemble de ces activités est en relation directe avec notre engagement citoyen au travers de Place-publique.fr puisque nous travaillons essentiellement avec d’autres associations ou avec les pouvoirs publics. Pour en savoir plus http://www.place-publique.fr