Quels sont les objectifs de l’association ? L’association existe depuis 1995. Nous proposons un service d’accompagnement des femmes détenues pendant leur incarcération mais aussi à leur sortie de prison ou de maison d’arrêt. Notre action porte plus spécifiquement sur la recherche de logement et d’emploi dans la perspective de la réintégration sociale. Mais, en collaboration avec les bénévoles de notre département « Passe muraille », nous assurons également une correspondance avec les femmes seules. Nous les rencontrons régulièrement pour qu’elles ne perdent pas complètement pied avec le monde extérieur et qu’elles soient entourées. Les hommes incarcérés rencontrent aussi ce type de problème. Pourquoi s’adresser uniquement aux femmes ? La création de l’association par Michèle Renoir a succédé à une série de constats qu’elle a fait elle-même à l’époque en tant que visiteuse de prison. Le manque d’attention portée par l’institution pénitentiaire à la situation des femmes étaient alors flagrants. Minoritaires par rapport aux hommes elles ne bénéficiaient pas du tout des mêmes conditions de détention. En particulier en regard des stages de formation proposés, des ateliers de travail ou des salles de sport mises à leu disposition. De façon générale l’incarcération des femmes remet entièrement en question l’équilibre familial qui repose la plupart du temps sur la maman. Beaucoup de femmes sont seules et les enfants doivent être placés. Toutes ces raisons justifiaient donc de créer une structure spécifique pour les femmes en détention. Quel est le parcours type d’une femme détenue ? A l’entrée en prison on constate qu’il y a de plus en plus de femmes qui ont été jugées pour maltraitance sur enfants. Elles représentent à peu près 40% de la population alors que les toxicomanes sont de moins en moins nombreuses. Quant à leur sortie elles passent souvent une première période (de trois à quatre mois) en foyer d’accueil. Cette période est l’occasion de leur faire rencontrer les organismes de formations, des employeurs ou l’ANPE… nous consacrons également beaucoup de temps à effectuer les premières démarches administratives (CMU, Assedic….). Parallèlement nous essayons de leur trouver un studio. C’est souvent très difficile. Nous sommes heureusement en relation avec des propriétaires qui ne sont pas trop exigeants et regardants sur la situation de la personne. Nous disposons par ailleurs de trois appartements financés par la Caf (Caisse d’allocations familiales). Bien que cela ne soit pas suffisant, cela nous permet d’en faire bénéficier les femmes en attentes d’une libération conditionnelle. Elle ne peut en effet être accordée qu’aux personnes ayant un logement, un travail ou qui bénéficient d’une formation. Ensuite les choses s’enchaînent normalement dans le meilleur des cas : logement, formation, travail… Seul un pour cent de 350 femmes que nous avons suivies depuis 1995 ont récidivé. C’est encourageant. Que changeriez-vous ? Il est important de faciliter l’accès au logement. Comme je le disais trouver un logement pour une ancienne détenue est très difficile. C’est en même temps primordial pour sa réinsertion. Dans cette perspective, lui permettre, à l’intérieur de la prison, de subvenir à ses besoins est un minimum. Sans moyen elles ne peuvent pas effectuer les démarches nécessaires à la réussite de leur réinsertion sociale. Sans compter que l’absence de ressources financières fait le lit du racket et de la violence…. Davantage rémunérer leur travail en prison ou leur servir le Rmi pendant leur temps d’incarcération me paraissent être des pistes intéressantes… Pour en savoir plus Le site de l’association Parcours de femmes http://parcoursdefemmes.free.fr/