Pourquoi avoir créé un club des décideuses de la Net économie ? L’aventure a commencé fin 1998, début 1999 avec Géraldine Lamamy, l’autre coprésidente. Nous nous sommes rencontrées dans le cadre de nos précédents postes à responsabilité dans les NTIC. Vu que nous étions peu nombreuses à l’époque, nous en avons été surprises et nous avons discuté de la possibilité de fonder un club des décideuses de la nouvelle économie. Nous connaissions l’existence de ce type d’association pour avoir surfé sur le Web américain, où ce genre de business club était très répandu. Au départ, nous voulions surtout rassembler les femmes, peu nombreuses dans les NTIC, qui pouvaient se sentir isolées dans un univers très masculin. Nous voulions créer un réseau pour que les femmes se sentent plus fortes, pour qu’elles puissent se faire entendre. Nous avons atteint cinquante puis quatre-vingts membres assez rapidement. Aujourd’hui nous sommes deux cents. En quoi consistent vos activités ? Nous organisons une réunion mensuelle soit informelle, soit autour d’un thème précis. Dans ce cas là, c’est une des membres qui choisit un sujet et qui le soumet aux autres membres, via notre liste de diffusion. Récemment, par exemple, une avocate a fait une présentation au sujet des 35 heures. Parallèlement à cela, nous essayons de mettre en place des ateliers spécifiques. Le mieux organisé pour l’heure est celui dédié aux contenus en ligne. Les participantes essayent de se communiquer mutuellement leur savoir-faire, de se former entre elles, de s’échanger des informations au sujet d’entreprises, de clients. L’autre atelier est en cours de mise en place. Nous aimerions réaliser un livre blanc au sujet de la création d’entreprises par les femmes dans le secteur des NTIC. En 2001, nous avions organisé une grande conférence ouverte au public dont le sujet était en rapport avec nos travaux. Nous espérons pouvoir renouveler l’expérience en septembre prochain. Le thème devrait être la création des entreprises par les femmes. Ces diverses activités aboutissent à de multiples actions concrètes. Notre “mailing list”, par exemple, nous permet d’échanger des informations pratiques, des recommandations, des chiffres sur le secteur. L’effondrement de la bulle spéculative des entreprises liées aux nouvelles technologies a-t-il entraîné des changements au sein de votre club ? Effectivement, cela a eu quelques conséquences. Beaucoup de membres ont changé de société ou se sont retrouvées au chômage. Nous avons assoupli nos critères de recrutement pour laisser la possibilité aux femmes à la recherche d’un emploi de trouver un nouveau poste. Elles ont pu profiter du réseau Cyber-Elles pour obtenir des contacts, trouver de nouveaux postes. Dans cette période un peu délicate, elles ont pu se raccrocher au club pour suivre l’évolution du marché et se tenir au courant, car, dans ce secteur, il faut être toujours à la pointe de l’information. Entretien réalisé par Christelle Célarié Pour aller plus loin Site de l’association Une nouvelle version, plus étoffée, devrait voir le jour dans quelques semaines. http://www.cyber-elles.com